Histoire de Maillé
Située dans la partie orientale de l'ancien golfe des Pictons, Maillé, du latin Malleacum (mauvaises eaux), se situe au confluent de la sèvre niortaise et des Autizes, en plein coeur du marais poitevin.
Les colliberts (libres du col) issus des Scythes, s'établirent en ces lieux inhospitaliers, loin de toute forme de tutelle. Ils furent évangélisés au VI ème siècle par St Pient, Evêque de Poitiers, qui érigea une chapelle devenue plus tard étape sur un des chemins de Compostelle.
Des fouilles archéologiques ont mis au jour un important mobilier funéraire daté du VIIè au XIIIè siècle, confirmant les sites lithiques et leur occupation postérieure.
Au XI è siècle, Guillaume V de Poitiers édifia au faubourg de Saint Nicolas un prieuré dépendant de la puissante Abbaye voisine de Maillezais. Cet édifice a aujourd'hui complètement disparu.
De l' église paroissiale au double vocable de Notre Dame de l'Assomption et de Saint Pient il ne reste que le très beau porche roman du XIIè siècle et le choeur du XV è siècle... Les guerres de Religion mirent à mal toute la contrée et les édifices religieux furent souvent saccagés pendant cette période troublée.
L'assèchement des marais conquis sur la mer fut entrepris par les moines des abbayes voisines, relayés par les hollandais qui construisirent les digues ou levées séparant le marais mouillé (inondé en périodes hivernales) du marais desséché situé entre celui-ci et la plaine calcaire. C'est de cette époque que nous est parvenu le très bel acqueduc construit sur pilotis.
L'assèchement des marais conquis sur la mer fut entrepris par les moines des abbayes voisines, relayés par les hollandais qui construisirent les digues ou levées séparant le marais mouillé (inondé en périodes hivernales) du marais desséché situé entre celui-ci et la plaine calcaire. C'est de cette époque que nous est parvenu le très bel acqueduc construit sur pilotis.
Au XVIIè siècle, Agrippa D'Aubigné, huguenot inébranlable dans ses convictions et compagnon d'armes de Henry de Navarre, le futur Henry IV, devenu gouverneur de la place de Maillezais, édifia sur un îlot rocheux perdu dans le marais le fort DOGNON d'où il contrôlait le trafic fluvial de la sèvre et ou il écrivit et imprima une partie de ses oeuvres dont les « Tragiques ». Ce fort fut acheté par le duc de Rohan, sur ordre de Richelieu et démantelé jusqu'aux fondements.
La révolution donna son martyr à la commune en la personne du curé Joseph HERBERT guillotiné à La Rochelle le 5 septembre 1793 pour avoir refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé... son souvenir est très présent dans les mémoires des mailletais de souche.
Plus tard, nombreux furent les maraîchins qui se réfugièrent en insoumis dans les roselières pour échapper aux interminables guerres napoléoniennes.
L'économie agraire, basée autrefois sur l'élevage de chevaux et bovins et la polyculture a évolué pour faire place à une agriculture moderne tournée vers les nouveaux marchés entraînant une modification sensible des paysages du marais.
L'industrie du bois de peuplier avait trouvé une place importante avec la fabrication d'emballages légers notamment pour les bassins ostréicoles proches mais en raison de la conjoncture actuelle l'établissement a dû fermer ses portes.
De nos jours en raison de la multiplication des réseaux de communication d'autres sources d'emploi sont venus consolider un artisanat de qualité.
Maillé comme toute le ruralité française a subi l'exode vers les villes plus attractives...son commerce en souffre malgré les efforts entrepris dans les années 70-80 pour dynamiser le tourisme estival. Maillé est aujourd'hui par ses promenades en barques « capucines » en quête d'authenticité.
Dynamisée par des associations bien vivantes et notamment par son remarquable ensemble musical, Maillé tout en conservant son originalité s'ouvre au monde contemporain et protège au mieux sa flore et sa faune abondantes malgré les agressions de la vie moderne.
Maillé est à découvrir en tout temps, l'été dans son incroyable verdure, l'hiver par ses paysages splendides aux fortes inondations intemporelles...